samedi 28 mars 2015

The Infernal Devices, Tome 3 : La Princesse Mécanique

Auteur : Cassandra Clare

Sortie : 2015

Note : 6/5


Résumé : Tessa et ses compagnons voyagent à travers le monde à la poursuite de la Clockwork army afin de les arrêter avant qu'il ne soit trop tard. La santé de Jem s'aggrave à une vitesse alarmante et ses amis sont désespérément à la recherche d'un antidote. Tessa essaie de son côté de choisir entre les deux hommes qu'elle aime - même si cela signifie devoir dire adieu à l'un deux.



Mon avis : Et voilà. C'est un voyage qui se termine, une nouvelle trilogie de finie, une petite note de mélancolie dans l'air et de tristesse dans les mots, quand on referme un bon livre on a toujours cette petite sensation douloureuse, mais alors quand on referme une excellent livre c'est encore pire. J'ai les larmes aux yeux rien qu'en relisant le résumé, c'est vous dire. Au passage, la critique risque d'être longue, alors bonne chance !
   La Princesse Mécanique, ou Clockword Princess en anglais, est le tout premier livre que j'ai lu en anglais, mon incompréhension de certains mots ne m'ont certainement pas empêché de saisir toutes les beauté des lignes et des pages.
   Ce livre est la spectaculaire conclusion de la série préquel aux Mortals Instruments : Infernal Devices. Comme je vous l'avais déjà dit un jour, j'ai plusieurs catégories pour classer mes livres, et ce livre-là, il est dans la plus haute, c'est un livre qui est meilleur que votre livre préféré. Dans ma bibliothèque, les livres de Cassandra Clare sont rangés à côté des Harry Potter car ils ont la même place dans mon coeur, et je les positionne largement au même niveau.
   L'auteure, qu'on appelle tous Cassie à réussis un paris fou : écrire un troisième tome meilleur que les deux précédents, et cela se vérifie dans les Mortals Instruments, le dernier tome (le 6) est meilleur que ses 5 prédécesseurs. À chaque fois c'est une apothéose de l'intrigue et de l'écriture, quelque chose d'inimaginable. Cassie entre dans le cercle des auteurs qui me font tomber amoureux de la littérature, encore et encore, et ça, ça vaut tout l'or du monde.
   Dans ce livre, tout atteint des sommets : les personnages, l'intrigue, l'écriture, les rebondissements, les révélations, les sentiments, et la fin, oh mon dieu quelle fin, je ne m'en remets toujours pas, plusieurs mois après ma lecture. Personne ne se remet jamais des fins.
   Avertissement : risque de contenir des spoil, c'est à vos risques et périls que vous me lisez !

   Bon, il s'agit de resituer l'intrigue et l'atmosphère du roman. Le roman commence quelques mois après la fin des évènements du second tome. Jem est en train de mourir, il n'y a plus de drogue, ses jours sont comptés et il va se marier avec Tessa. Les frères Lightwood squattent à l'Institut, la soeur de Will vient de débarquer à Londres pour devenir Chasseuse d'Ombres et enfin le Magistère s'est retiré dans un lieu caché, pour peaufiner son armée : la Clockwork Army, les automates maléfiques, ces derniers continuent de faire des ravages à Londres, et pour couronner le tout, l'Enclave est, comme toujours, totalement aveugle et se soucie évidemment pas des agissements du Magistère, ils peinent à reconnaître la menace et son existence, c'est donc notre groupe de protagonistes qui va devoir s'en sortir seul. Vous noterez que l'Enclave ne sert jamais à rien, hormis foutre la merde, mais bon.
   Comme je l'ai dit, ce livre regorge de situations stressantes, oppressantes et même improbables, tout s'enchaîne très rapidement, et chaque fin de chapitre nous laisse sur notre faim, ce qui nous pousse bien sûr à poursuivre notre lecture. Au fur et à mesure de la lecture, on sent que le Magistère n'est pas loin, que son armée se prépare, que ça va être un massacre, et un évènements déclenche tout, un évènement boule de neige. Cet évènement accélère largement les recherches de Mortmain (le Magistère) et nos Chasseurs d'Ombres préférés se lancent à sa poursuite. Il y a des rebondissements à tout bout de champ, des révélations surprenantes, choquantes et parfois difficiles à comprendre, il y a même une intrigue politique qui traîne durant tout le roman, c'est vous dire à quel point l'Enclave est débile, Charlotte devant gérer ces problèmes politiques pendant leurs recherches. Le suspens est à  son comble à la moitié du livre, et tout le reste du roman, c'est comme si on ne respirait pas, on est constamment sur les nerfs, tout peut arriver, rien n'est prédit à l'avance, les situations nous prennent toujours au dépourvus. Franchement, anglais ou pas, arrivé à la moitié du livre, je ne l'ai plus décroché du tout, finissant ma lecture à une heure assez tardive.
   L'univers du livre est toujours tel que les autres : Magique. Sombre, lourd, remplis d'action, émotif, intriguant, tous ces adjectifs permettent de décrire à la fois le livre et à la fois le monde des Chasseurs d'Ombres. Ce dernier mêle, créatures magiques, anges et démons (pour les anges, c'est vraiment littéral), humains, politique, littérature, oui il y a pas mal de littérature dans cette trilogique, c'est un petit plus intéressant. Cassie a prit un miroir et l'a placé sur notre monde, ce qui en résulte un autre monde parallèle, un reflet physique du notre avec des petits ajouts, un monde mystérieux, obsédant, merveilleux, captivant, elle a crée tout un univers et une histoire avec tout ce que ça implique, alors chapeau.

   Passons maintenant à l'écriture. Dans tous les livres qu'elle a écrit, on assiste à une évolution de l'écriture, plus particulièrement en regardant les trois premiers tomes de TMI et le dernier de TMI, aussi en regardant le dernier de TID. L'auteure a mûri dans son écriture, avant elle survolait certains détails, décrivait plus ou moins certaines scènes, j'ai même relevé quelques incohérences dans les premiers livres de The Mortal Instruments, mais depuis quelques années, tout cela a changé. Cassie réussit à créer un parfait alliage de romance, d'action et de description, chacun laissant la place nécessaire à l'autre. Je n'aime pas les livres qui se concentrent que sur un point, par exemple que de la romance, mais ici tout est équilibré pour nous laisser apprécier chaque aspect du livre. Son écriture nous transmet tellement d'émotions, elle nous invite à entrer dans son livre, dans son monde. Ses descriptions du Londres Victorien sont incroyables, on s'y serait vraiment cru, rues pavées, voiture à chevaux, robes à corsets, costumes, chapeaux, un Londres pluvieux en expansion économique et industrielle. Cette description s'étale sur les trois tomes et nous donne franchement envie d'en lire plus, toujours plus.

   Enfin, finissons par les personnages. De tous les livres que j'ai lu, je n'ai jamais rencontré des personnages aussi aboutis, profonds, explorés, développés. Les personnages. Le point fort de ces livres, le point fort de l'univers des Mortals Instruments. Les Chasseurs d'Ombres sont au coeur du récit, décrits comme hautains, cruels, fiers, supérieurs, on ne cesse de rencontrer des personnages qui défient cette description. Alors que dans TMI les personnages étaient plus immatures, égoïstes, irréfléchis, impulsifs, ce que veut l'époque moderne ; ici, à l'époque Victorienne, entre ces personnages, a lieu une véritable relation d'altruisme, de dévouement, des amitiés et des amours inconditionnels. En donnant la voix à plusieurs personnages, par le biais des points de vues changeants, Cassie nous familiarise avec tous les personnages, nous les fait rencontrer, de telle sorte qu'on puisse les aimer ou les détester, de cette façon, on entretient un vrai lien avec eux, même si ce n'est pas forcément de l'amour. Au final, l'auteure nous les présente de telle sorte que nous sommes obligés de nous attacher à eux, de pleurer et rire ensemble, on vit leur aventure à leur côté, on assiste à leur amour et leur amitié, comme si nous étions des fantômes, plongés dans le livre en spectateur, on retient notre souffle au même moment qu'eux, on est soulagé quand ils sont tristes et désespérés en même temps qu'eux... 
   Ce que j'ai remarqué dans plusieurs livres, c'est que quand un personnage est aussi travaillé, aussi complexe, complet, l'auteur n'intervient plus que pour nous raconter son histoire, l'auteur n'est plus acteur mais spectateur, le personnage prend ses décisions tout seul, ça coule de source, tout est en accord avec son caractère et sa personnalité, on ne sent plus que l'auteur s'efforce à lui donner une direction, à le forcer à faire quelque chose en désaccord avec ses sentiments. Je ne sais pas si vous me comprenez, je n'ai assisté à ça que chez quelques personnages, dont certains dans the Infernal Device.
   Je pourrai vous parler des heures des personnages, vous les détailler un par un, pour raconter leur amours et leurs peines à chacun, mais je préfère me focaliser sur Will, Jem et Tessa, puis dire quelques mots sur les personnages secondaires, car ça commence à faire long là vous ne trouvez pas ?

   Commençons par Tessa. Dans ce livre, tout est révélé, l'étendu de ses pouvoirs, le mystère de sa naissance, qui est sa famille, qui sont ses parents, quel est le but du Magistère donc en gros dans quel but est-elle née ? Rassurez-vous, je ne vous spoil pas, mais je vous avoue que j'ai été vraiment choqué d'apprendre les conditions de sa naissance et les relations qu'elle entretient avec les Chasseurs d'Ombres, car on sait déjà qu'elle est mi Nephilim et mi Démon, un cas unique, vous verrez pourquoi. Tessa est toujours aussi altruiste, dévouée envers ses amis, elle les aide de son mieux, elle est parfois bornée, sait se défendre notamment contre les piques de Will (ils sont trop choux tous les deux) et même si elle peut en payer le prix, elle "se sacrifie" vers la fin, pour sauver ses amis et accessoirement tous les Chasseurs d'Ombres. Ah et Tessa est immortelle, au même titre que Magnus, donc je vous laisse imaginer tout ce qu'elle vivra dans sa vie, petit indice, c'est horriblement triste.
Tessa est courageuse et admirable, durant les deux premiers livres je l'ai bien aimé, mais maintenant je l'adore littéralement, de sorte qu'elle fasse partie de mes personnages préférés. Je ne sais pas pourquoi je l'apprécie autant, peut-être à cause de son histoire, de ses imperfections, de son caractère, son goût pour la lecture, ses relations avec les autres et elle est passionnée, vraiment.
   Et Tessa est au centre d'un triangle amoureux, le plus beau que j'ai jamais vu de ma vie, mais je crois en avoir déjà parlé dans une critique précédente, inutile donc de tout vous réexpliquer. Dans ce livre Tessa va devoir choisir entre les deux hommes de sa vie, c'est beau et difficile et comme dit Woosley "la plupart des gens sont chanceux de rencontrer un grand amour dans leur vie, vous, vous en avez rencontré deux". C'est à double-tranchant, car ça signifie d'en laisser un de côté. OU PAS. Merci Cassandra Clare et ta merveilleuse imagination, jamais je n'aurais espéré et cru que ça finisse ainsi, mais vous autres lecteurs verrez :)

   Passons à Jem. Jem qui meurt, Jem qui est gentil, adorable, altruiste, amical, charmant, parfait. Jem avait prévu de vivre encore quelques années en compagnie de Tessa, mais ses plans sont contrecarrés. Jem n'entre pas beaucoup en action dans ce livre, sauf au début dans une scène de combat, mais sinon il devient trop faible pour se déplacer. J'ai été vraiment triste de sa situation et de la peine que ressentent ses amis, c'est comme voir un membre de sa famille qui s'éteint lentement. Attendez vous à un taux de tristesse maximale quant à Jem, et une surprise assez choquante, ce qui nous permet de faire un lien avec TMI. Ce qui est formidable avec ce personnage, c'est la relation qu'il entretient avec Will. Je crois m'être assez étendu dessus, ils sont juste les deux faces d'une même pièce, ce qui rend le triangle amoureux encore plus beau, plus triste et plus douloureux.
   Venons en à Will. Ce dernier est enfin débarrassé de sa "malédiction", est libre d'aimer qui il veut, il fait tomber son armure, il se confie à plus de personnages. Will dit lui même que "Tessa est mon coeur, Jem est la meilleure partie de moi et tu es ma faiblesse" (en parlant à sa soeur), moment d'émotion intense. Ses relations sont magiques, intenses, profondes, telles qu'on en voit rarement dans des livres. Will va se jeter corps et âme dans sa quête pour trouver un remède pour Jem, même si elle sera arrêtée par ce fameux évènement et Will devra se charger de cette autre mission, à la demande de Jem. On assistera également à l'un des moments les plus tristes de la lecture, un des moments les plus tristes des sagas Mortals Instruments, tout livre confondu. Chacun de ses trois personnages donne tout pour le bonheur des autres, chacun se sacrifie pour les autres. 
   Voilà pour les le triangle Jem-Will-Tessa. Quant aux autre personnes plus ou moins secondaires, ils rajoutent chacun quelque chose, ils ont chacun un lien spécial et différent avec les personnages principaux, Charlotte et son intrigue politique avec les Lightwood, Henry et ses créations, Magnus et sa volonté d'aider, Magnus qu'on comprend mieux dans ses livres, qu'on redécouvre, Sophie et sa relation avec Gideon, Cecily qu'on apprend à connaître, avec sa relation fraternel... Chaque personnage apporte sa touche, ce qui résulte un merveilleux ensemble d'humour, d'amour, d'amitié, de sentiments, de fraternité, et d'abnégation.


   Bon, bien sûr je n'ai pas tout dit, mais c'est une critique, pas une réécriture. Ce livres est sortis il y a quelques jours en France, donc je vous oblige tous à le lire, ainsi que ceux d'avant :)
En résumé, la Princesse Mécanique est une montagne russe de sentiments, un des plus beaux livres que j'ai lu, même si il contient de nombreux moments tristes et horribles, mais comme je le dis, la tristesse est belle. L'intrigue nous tient en haleine sur trois tomes, les réponses n'arrivent qu'à la fin de quoi nous faire mariner en compagnie de personnages fantastiques. Les liens entre les deux sagas sont de plus en plus présents, de quoi nous faire penser aux autres personnages sans arrêts. Infernal Devices en général est une belle saga, avec tous les ingrédient qu'il faut pour aimer des livres, c'est une trilogie dont je me souviendrai longtemps et que je relirai plusieurs fois, une saga qui reste dans mon coeur, des personnages qui nous hantent. Je remercierai Cassandra Clare pour son travail et vous lecteurs qui ont eu la foi de lire toute cette critique, n'hésitez pas à commenter et nous faire part de vos avis.
   Un minuscule mot sur la fin, juste pour vous dire que le dernier chapitre et l'épilogue sont archi émouvants, préparez les mouchoirs. "La boucle est bouclée"
   On retrouve donc les Chasseurs d'Ombres en 2016 pour The Dark Artifices et en 2017 avec The Last Hour, une nouvelle saga avec les enfants de Tessa, en gros la suite de TID, de quoi nous faire saliver d'envie ! 



vendredi 27 mars 2015

Les philosophes face au nazisme



Auteur : Collectif

Sortie : 2015

Note : 4/5

Résumé : "Qui auraient voulu savoir, la patrie de Kant et de Nietzsche, de Hegel et de Husserl, ait pu bâtir la machine de mort nazie n'est sans doute plus un mystère pour les historiens mais pose encore des questions philosophiques qui n'ont pas trouvé toutes leurs réponses. Quelles sont les sources intellectuelles du nazisme ? Qu'ont écrit et publié les philosophes contemporains de l'ascension et de la chute du Reich ? En quoi la philosophie de Heidegger est-elle, ou non, compromise ? Et comment philosopher après, sur, et malgré Auschwitz ?"



Je remercie le site babelio.com et l'éditeur pour cet envoi, dans le cadre d'une « masse critique » 

Mon avis : Je vous retrouve donc aujourd'hui pour la critique d'un livre un peu particulier, car il ne rentre dans aucun des libellés que nous avons chroniqués pour le moment. En effet, les philosophes face au Nazisme n'est pas vraiment un roman et il n'est probablement pas adapté pour un public d'adolescent. Cependant, si vous êtes en pleine révision des régimes totalitaires, que la guerre 39-45 vous passionne, ou tout simplement que vous êtes curieux, je vous conseille de continuer votre lecture et de vous laisser tenter par cet ouvrage. 

La première chose qui s'est imposée et qui m'a un peu dérangée lorsque j'ai ouvert le colis, c'est le format. Le livre est de grande taille et est assez souple, ce n'est donc pas idéal pour lire et le ranger dans sa bibliothèque. Mais ce choix est légitime, car à l'intérieur, toute la mise en pages est maitrisée d'une main de maître. En effet, l'esthétisme est au rendez vous ; on y retrouve des couleurs chaudes pour attirer notre attention, un texte structuré, des titres accrocheurs et enfin, des illustrations à couper le souffle. 

Parlons à présent du contenu ; au fil des pages, les différents philosophes se questionnent, remettent des faits en questions, en explique d'autre, tout est fait pour nous intéresser. Les thèses et arguments sont riches, parfois trop ; il m'est donc arrivé de lire entre les lignes. C'est pourquoi l'œuvre n'est pas destinée à un trop jeune public ; il faut une certaine culture et connaissances sur le sujet pour comprendre l'intégralité des textes. 

« Les philosophes face au Nazisme » est donc un ouvrage qui joue beaucoup sur son esthétisme, mais aussi sur la qualité de ses écrits. Je le conseille donc pour les mordus d'histoire et/ou de philosophie, car il en reste intéressant malgré la difficulté de certains propos, et nous pousse à la réflexion.

samedi 21 mars 2015

Will et Will

Auteur : John Green & David Levithan

Sortie : 2011

Note : 4/5


Résumé : Will Grayson habite Chicago. Ado ordinaire qui a pour principe de se fondre dans la masse, il a comme meilleur ami le tonitruant Tiny Cooper. Très costaud, à l'aise avec tout le monde, Tiny tombe amoureux d'un nouveau garçon toutes les heures. En ce moment, il veut monter sa comédie musicale, Tiny Dancer, et bien sûr, Will est entraîné dans l'aventure. Remarquez, ce dernier rencontre par la même occasion la jolie Jane.
Un deuxième Will Grayson habite aussi Chicago. Dépressif et inquiet, il vit une atroce désillusion : le charmant Isaac avec qui il conversait par Internet depuis plus d'un an n'existe pas. Heureusement, par l'intermédiaire du premier Will, il va croiser le chemin de Tiny...




Mon avis : Continuons donc sur notre lancée des romans de John Green ! Après celui-là, il ne nous restera qu'à traiter "Qui es-tu Alaska ?" et nous aurons fait le tour !
   Will and Will donc, un roman qui est sortis il y a quelques années, dans les débuts de l'écrivain, un roman qui cible particulièrement les adolescents et où il est simple de s'identifier. Dans ce livre, nous suivons deux points de vue, Will et ... ben Will (pour faciliter la compréhension j'abrègerai en w.g1 et w.g2 (comme dans le livre)). Chaque point de vue dessert son personnage, et chaque point de vue est raconté sous la plume d'un auteur différent, ce qui résulte deux styles qui n'ont rien en commun, avec des subtilités bien différentes, mais deux écritures qui touchent toujours autant. Ici, je n'aurais qu'à traiter les personnages, l'écriture et l'identification du lecteur, avec toujours ces messages de vie quotidienne et ces sentiments que nous ressentons pendant la lecture.

   Les personnages donc, Will et Will. Il y a d'abord w.g1, sous la plume de John Green. Will est introverti, il a plusieurs règles qui consistent à ne pas attirer l'attention, à ne rien dire, il veut simplement se faire oublier et faire son petit bout de chemin. Vu de l'extérieur, il pourrait passer pour n'importe quel ado normal au lycée, mais quand on est dans sa tête, on voit les choses différemment. Personnellement, je me suis bien identifié à ce personnage, mais j'imagine que tout dépend du caractère du lecteur. w.g1 donc est le meilleur ami de Tiny, un personnage totalement excentrique, mais qui rayonne de confiance et d'extravagance, pour le meilleur et souvent pour le pire. L'amitié de Tiny et de w.g1 est au centre de ce roman, on assiste à des disputes, des réconciliations, des moments de complicité, ces deux personnages sont totalement à l'opposés l'un de l'autre, comme on peut le voir souvent dans certaines amitiés, mais c'est cette différence qui les rapproche, ainsi que leur dévouement pour leur ami. 

   w.g2 est le contraire de w.g1. Littéralement. Son histoire est racontée par David Levithan et certaines fois, il faut s'accrocher, parce que certains passages sont assez sombres. w.g2 est à mes yeux une sorte de stéréotype, celui de l'adolescent qui en veut au monde entier, sans ami, qui rejette sa mère, qui pense à la mort sans arrêts, qui se fiche de tout. Mais contrairement à ce qu'il voudrait le faire croire, w.g2 ne se fiche pas de tout, la preuve il entretient une relation virtuelle avec un certain Isaac qui se révèle ne pas réellement existé, à ce moment de la lecture, j'ai vraiment ressentis une peine énorme pour ce personnage, car on peut dire que c'est la seule chose à laquelle il se raccrochait. w.g2 est comme nombre d'adolescents gay : refermés, secrets, dépressifs et j'en passe, ce qui est formidable avec ce livre et ce personnage, c'est que plusieurs lecteurs pourront s'identifier à lui et voir qu'il existe des solutions, qu'être gay n'est pas un problème et que la vie faut franchement le coup d'être vécue.

   Pour bien marquer la différence entre Will et Will, pour montrer la séparation des points de vus, le livre est écrit par deux auteurs. Le premier John Green, dont je ne fais plus l'éloge de son écriture, drôle, joyeuse, percutante, simple mais sans prendre le lecteur pour un décérébré, avec comme à chaque fois ces quelques métaphores qui nous hantent pendant des jours.
   Il y a aussi la plume de David Levithan, qui m'a un peu pris au dépourvu dans ma lecture. En effet, cet auteur a un style bien particulier : ses dialogues rédigés comme au théâtre (nom de personnage, deux points, réplique), il ne semble pas connaître les majuscules ni la ponctuation, enfin ses phrases sont parfois très courtes et s'enchaînent les unes après les autres en allant à la ligne, dans le même style que l'auteur de Insaisissables, mais à moindre ampleur. Cette écriture, on aime ou on aime pas, c'est tout. Personnellement, ça ne m'a pas dérangé, au bout de quelques pages on passe facilement outre, et nous sommes portés par l'histoire du personnage, on ne remarque même plus les erreurs de grammaire.

   Ces écritures, différentes, remplissent le même rôle, chacune à leur manière. Ces écritures arrivent à nous porter, à nous faire sortir de notre petit monde tout en nous donnant un aperçu du monde par d'autres personnages, ici Will et Will. Les auteurs nous portent plusieurs messages, d'amitié, d'amour et de tolérance. Nous sommes tous humains, de la même façon, nous sommes tous pareils et pourtant unique, nous affrontons tous des problèmes, plus ou moins majeurs, nous avons le devoir de nous soutenir, de ne pas nous juger et surtout de nous respecter. Dans ce livre, les auteurs défendent la cause gay en présentant deux personnages qui le sont, w.g2 et Tiny, ce livres est toujours d'actualité et le sera pour encore bien des années, c'est un combat contre l'intolérance, le non-respect de l'autre, et ce combat a encore lieu aujourd'hui, partout.
   C'est ça qui est génial avec les romans de John Green, ce sont des romans d'adolescents, des romans qui nous touchent parce que nous nous identifions très facilement aux personnages et aux situations ; pourtant, les sujets de ces livres, l'amour, l'amitié, la tolérance, la joie, la désillusion, le malheur et la mort sont des thèmes universels, non pas réservés qu'aux adolescents, mais à tous, alors ces livres sont destinés à être lus par le plus grand nombre de personnes et de tous âges. Nous gagnons tous à lire un roman, n'importe lequel, mais à mon avis, un de ceux de John Green, ça apporte toujours quelque chose en plus, on apprend toujours quelque chose d'autre, de différent.

   Will & Will est donc un roman d'actualités, avec des sujets sensibles et universels, des personnages tous très différents les uns des autres mais qui au final nous ressemblent plus que ce que l'on pourrait penser ; des écritures différentes mais qui portent les mêmes messages, j'ai cependant trouvé quelques points négatifs qui sont tout à fait personnel, notamment chez Tiny et ses disputes avec w.g1 qui sont parfois peu compréhensibles, en fait c'est surtout Tiny que j'ai moyennement apprécié, mais cela n'enlève rien au charme du roman que je conseille à tous.




lundi 16 mars 2015

Les chemins de poussières (tome 3) Etoile rebelle

Auteurs : Moira Young

Sortie : 2015

Note : 4,5/5


Résumé :                           Saba est prête à embrasser son destin : vaincre le tyran DeMalo en compagnie de Jack. Mais elle tombe à nouveau sous le charme du leader charismatique du Nouvel Eden qui veut créer un monde pur, lavé du péché, réservé à quelques élus : les jeunes et les biens portants. Sous son contrôle. Jack, lui, a fait son choix : combattre et mettre fin au projet délirant du Nouvel Eden. Tiraillée par les doutes, Saba s'engage à ses côtés en gardant secrète son attirance pour DeMalo. Avec son jumeau Lugh, elle prend la tête d'une fragile guérilla pour un combat inégal, qui pourrait tous les mener à la perte. Comment lutter quand tout semble perdu d'avance ? L'Ange de la mort va devoir prendre une décision et se préparer à en payer le prix.

jeudi 12 mars 2015

Endgame, Tome 1 : L'Appel

Auteurs : James Frey & Nils Johnson-Shelton

Sortie : 2014

Note : 4/5


Résumé :                            Douze jeunes élus, issus de peuples anciens. 
   L'humanité tout entière descend de leurs lignées, choisies il y a des milliers d'années. 
Ils sont héritiers de la Terre. Pour la sauver, ils doivent se battre, résoudre la Grande Énigme. 
   L'un d'eux doit y parvenir, ou bien nous sommes tous perdus. Ils ne possèdent pas de pouvoirs magiques. Ils ne sont pas immortels. 
  Traîtrise, courage, amitié, chacun suivra son propre chemin, selon sa personnalité, ses intuitions et ses traditions.
   Il n'y aura qu'un seul vainqueur


Mon avis : Je dois vous avouer que ce qui a attiré mon attention, c'était un commentaire sur Booknode où il était inscrit "Hunger Games", en effet la personne faisait juste une petite comparaison, on est tous tombé dans le piège de la superposition de deux livres dont l'un qu'on vénère, enfin bref. Inutile d'en dire plus, HG ou pas, je me suis lancé dans d'intenses recherches pour déterminer si lire ce livre valait le coup. Et ça vaut le coup, à fond.
   Le principe de fond du livre est très simple, en gros, chaque partie du monde possède une Lignée, et chaque Lignée possède son Joueur qui doit avoir entre 12 et 20 ans. Ces Joueurs doivent s'affronter dans une énorme chasse au trésor, en partant d'indices, ils doivent trouver 3 clés, en gros la réponse à l'énigme. Évidemment, il n'y a pas de règles, ce qui est synonyme de mort. La ressemblance avec HG s'arrête ici. L'intrigue n'est donc pas très très originale, les petits plus sont : ces gosses se battent pour la survie de leur Lignée, car tout le reste va mourir, on apprend l'existence d'un "peuple" très ancien, je détaillerai plus tard, et bien sûr il y a l'énigme. La vraie.
   Car Endgame n'est pas un livre comme les autres, en effet, les auteurs, aidés par des cryptographes et des dessinateurs, ont élaboré une suite d'indices qui se relient les uns aux autres, tout ça dans le but que nous lecteurs, trouvions la réponse de l'Enigme. Nous participons nous-même, de là où nous sommes, à Endgame, avec un lot de 500 000 dollars en pièces d'or à la clé. Non c'est pas des conneries. Si vous le souhaitez, je peux vous envoyer les liens pour les modalités du concours, les inscriptions, et on peut même voir l'argent en direct, les pièces sont stockées à Las Vegas. Cette chasse au trésor qui fait participer des milliers de lecteurs, ça ne s'est jamais vu, et il n'y aura qu'un seul gagnant (c'est du Koh-Lanta de la lecture). J'ai malheureusement le devoir de vous prévenir qu'il faut lire un contrat en intégralité, qui est assez chiant, et aussi que l'Enigme, bah c'est sacrément chaud. Entre des dessins incompréhensibles, des mots écrits en grec (je crois), des formules chimiques, des coordonnés, des pays, des monuments et des symboles de Dieux Grecs, il y en a pour tous les goûts. Loin de moi l'envie de vous décourager, gagner ce concours prend du temps, et il faut savoir utiliser ses méninges, mais avec un demi million de dollars au bout, ça laisse songeur. Personnellement, j'ai décidé de ne pas participer, mais je serai ravi d'échanger avec vous sur les indices si vous le souhaitez, histoire de vous donner un coup de main.

   Ouf ! La présentation du livre est terminée. Passons aux choses sérieuses.
   Aller, c'est partit pour l'intrigue ! Dans ce premier tome, on en apprend pas beaucoup sur ce que Sarah (une Joueuse) appelle le "peuple du ciel", des êtres dotés d'une technologie et d'une intelligence supérieure, on sait juste qu'ils étaient là il y a plus de 10 000 ans avant JC (environ), qu'ils ont transmis leur savoir aux hommes, qu'ils ont laissé un trace et qu'ils ont décrété que les hommes n'étaient pas dignes de vivre sur Terre, d'où Endgame et la survie d'une seule lignée. Se lance donc une course contre la montre avec des indices à travers tout le globe, de la Chine à la Turquie en passant par l'Angleterre, chaque Joueur suit ses indices pour sauver sa Lignée et remporter le Jeu. Des alliances, des pièges, des meurtres, des traques, des indices, des rebondissements, du suspens, des crash d'avion, ce livre est hautement addictif, les évènements s'enchaînent à une vitesse folle et les pages tournent toutes seules, le rythme est soutenu du début à la fin, et pas une seule fois je ne me suis ennuyé en lisant. D'autre part, ce livre est assez sombre, à chaque mort, les scènes sont décrites avec une précision suffisamment morbide, certains Joueurs sont assez sadiques, tandis que d'autres sont des malades mentaux, il n'y a aucune pitié, très peu de sentiments, ici, la règle c'est "tue avant d'être tué", un peu comme HG, mais d'une manière bien plus violente. La psychologique des personnages est assez mise en avant, avec leurs sentiments personnels, leur vie antérieure au Jeu, leurs proches etc...

   Venons-en donc aux personnages. Il y en a 12. 12 Joueurs, et nous suivons le point de vue de pratiquement tous, donc à chaque chapitre, on change de Joueur. Personnellement, je n'ai pas vraiment apprécié, mais ça ne m'a pas gêné pour autant. J'aurais préféré me concentrer sur 5-6 Joueurs, puis dans le tome 2 sur d'autres, enfin vous me comprenez. Au début c'est vraiment dur de suivre, on ne sait pas quel Joueur est qui, de quelle Lignée il vient (les Lignées ont des noms imprononçables), on ne sait plus quelle histoire correspond à qui, sauf les personnages avec des caractéristiques reconnaissables, comme la muette ou An et ses tics. Mais parfois, faire la différence entre les personnages, surtout entre 3 filles qui se ressemblent plus ou moins, c'est assez difficile. De plus on à du mal à se les imaginer car ils ne sont pas vraiment décrits, c'est plus ou moins superficiel, et leur pays d'origine est parfois à deviner ou à trouver par nous-même grâce aux quelques informations données.
   Il m'est impossible de vous détailler les 12 ici, ça serait trop long, mais il faut savoir que dans ce livre trois alliances se forment, bien qu'ils sachent pertinemment qu'il n'y aura qu'un(e) seul(e) gagnant(e). Ce qu'il a de sympa avec ces personnages, c'est que dans la labs de temps où nous sommes avec eux dans les chapitres, on en apprend pas mal sur leur passé, leur méthode, leur psychologie, leur histoire, et ça nous aide à mieux comprendre l'ensemble. Personnellement j'ai une petite préférence pour Jago et Sarah, et je hais littéralement Baitsakhan, un gosse de 13 ans, mais qui est un tueur expérimenté, doublé d'un sadique, j'ai pris assez de plaisir à le voir souffrir lors d'affrontements (finalement je dois être sadique aussi). Mais ça sera à vous de voir. Je vous préviens également: ne vous attachez à aucun personnage, ils peuvent mourir à chaque chapitre, et ça sera douloureux. De rien :)

   Enfin pour l'écriture, deux auteurs qui mélangent leur style pour former quelque chose de simple, de fluide, d'intéressant et passionnant. On se laisse emporter par leur plume et leur imagination, j'ai personnellement été trop happé par la lecture pour faire trop attention aux indices, j'ai bien aimé l'écriture, mais elle n'a rien de spéciale. Simplement il faudrait penser à arrêter de faire des lignes de trois mots et se répéter, enfin c'est dur à expliquer, mais ça gâche du papier pour rien. Un dernier truc, l'un des auteurs, James Frey est aussi connu sous le pseudo de Pittacus Lore, l'un des co-auteurs de la célèbre série Les Loriens, dont le premier tome est Numéro 4 (livres que je lis également, je vous ferai des critiques quand je trouverai le bon moment pour les placer et pour les organiser). Le fait que l'auteur qui a écrit une saga que j'adore, ait ajouté sa plume à Endgame n'a fait que renforcer mon goût pour ce livre, je ne regrette vraiment pas.

   Endgame est donc un jeu, une énigme, des indices et un suspens haletant, 12 Joueurs, un seul survivant, un Jeu fictif et réel, une récompense. Un livre assez psychologique au niveau des personnages, je le conseille vraiment à tous, et pourquoi pas, tentez votre chance pour le concours ! On se retrouve avec cette saga dans plusieurs mois pour le tome 2 !

http://www.gallimard-jeunesse.fr/Actualites/A-la-une/Endgame-L-Appel 
Voici un petit lien où vous pouvez voir le trailer du livre, c'est assez bien fait.




samedi 7 mars 2015

Le Théorème des Katherine

Auteur : John Green

Sortie : 2012

Note : 4,5/5

Résumé :  Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux. Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine. Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais Katherine. Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.



Mon avis : Après une bonne petite semaine de vacances, je reviens pour vous présenter une nouvelle critique, celle d'un livre que j'ai justement lu pendant cette semaine. Étant un roman, cette critique sera plus courte que d'habitude, mais comme on dit, il faut  varier les plaisirs.
   Avant de poster une critique, je vais souvent sur Booknode (je vous conseille d'y faire un tour, c'est génial (moment de pub)) pour voir un peu les avis des lecteurs. Je sais qu'ici je donne mon propre avis, mais parfois des aspects du roman m'échappent et donc j'oublie des détails, personne n'est parfait. Je vais voir donc ce que les gens en pensent pour confronter nos points de vue et c'est souvent très enrichissant, car bien sur, personne ne lit un livre de la même manière que vous et moi. Mais là, j'ai été drôlement surpris des commentaires, la plupart des lecteurs en sont déçus. Personnellement, j'ai trouvé ce livre formidable.

   Étant un roman, je modifie donc légèrement le contenu de ma critique, pour vous parler surtout des personnages, de l'écriture et de la situation.
   Commençons par cette dernière : Colin s'est fait larguer, pour la 19ème fois (il n'a que 18 ans) par une Katherine, la situation de base est plutôt comique. C'est là que son meilleur ami, Hassan, l'entraîne dans une virée en voiture et, de fil en aiguille, ils se retrouvent dans une petite ville d'un état (je ne me souviens plus lequel) où vont se dérouler de belles aventures et où ils vont faire d'intéressantes rencontres. À un moment, Colin à une idée : inventer un théorème mathématique pour "prédire l'avenir" d'une relation, de cette façon, il saura si un couple est voué à l'échec, combien de temps cela durera et qui sera le Largué/Largueur.


   Franchement, j'ai ris pendant tout le livre, j'ai même explosé de rire à certains passages, certaines scènes sont simplement comiques et on retrouve bien John Green ici, dans toute sa splendeur. L'auteur a placé des petites notes dans tout son roman, on peut les lire en bas de page et j'ai trouvé ça cool, ça rajoute une petite note d'humour, quelques explications. Bien sûr, il y a des formules mathématiques dans ce livre, quelques paragraphes avec des discussions sur les maths, mais rien de dramatique, il suffit de sauter ces parties car ce n'est pas vraiment important. J'avouerai aussi que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, mais passé les 60 premières pages, ou vers la rencontre de Lindsey, ça va tout seul et c'est génial.
   Il n'y a pas vraiment d'intrigue ici, juste une suite d'aventures, la résolution du Théorème qui occupe largement l'esprit de Colin et quelques flash-back sur sa vie amoureuse, de quoi nous faire comprendre sa situation.
  
   Venons en aux personnages, il y en a une dizaine environ, mais je ne m'attarde que sur Colin, Hassan et Lindsey.
   Colin est un surdoué, mais pas un génie, attention il y a une différence, comme vous le verrez dans le livre. Je vous donne quelques exemples pour vous éclairer, il peut faire les anagrammes de chaque mot en un claquement de doigts (j'ai trouvé ça juste excellent), il sait tout un tas de choses intéressantes, il sait parler 7 langues, dont le latin et le grec (ça se parle ça ?), etc... Donc pour lui, imaginer un théorème c'est facile, mais le problème réside dans le fait que chaque relation avec K a été différente, il doit donc créer plusieurs variables et pleins de trucs dans le genre, heureusement que sa mémoire et a tout épreuve, enfin presque, et qu'il se remémore avec exactitude chaque K, des relations qui ont duré 2 minutes à plusieurs mois. Enfin bref, Colin n'a qu'un vrai ami, Hassan, ne sort qu'avec des Katherine, est un surdoué, et aussi il tombe amoureux à chaque fois. Il se plaint un peu, se lamente sur son sort, mais sinon il est assez drôle alors ça va, je l'ai bien aimé.
    Hassan est l'aîné de Colin d'un an, il aurait du aller à l'université. "Aurait dû", oui, car Hassan est l'allégorie de la flemme. Il a passé un an a regarder le Juge Judy sur la télé, a manger et a recoller les morceaux du coeur brisé de Colin. Et Hassan est musulman pratiquant, qui contrairement à ce que je pensais, ne m'a pas dérangé (je n'aime pas les interventions ostentatoires de religion dans les livres, n'importe lesquelles). Hassan est lui aussi très drôle, très fidèle et loyal, il utilise un peu sa religion quand ça l'arrange, par exemple il peut boire et embrasser une fille, juste après avoir prétendu qu'il ne toucherait jamais une fille sans avoir l'intention de l'épouser. 
   Enfin, nous avons Lindsey, une fille que les deux garçons rencontrent dans la petite ville où ils sont perdus. Lindsey qui sort avec un Colin (non pas le notre). J'ai remarqué que John Green s'emploie souvent à créer des personnages féminins complexes, énigmatiques, bizarres, intelligentes, je retrouve plus ou moins ce même schéma dans ses livres, par exemple Alaska, Margo, Lindsey ou Hazel, elles ont toutes un point en commun, elles sont drôles, profondes, ont une bonne culture et nous sortent de belles métaphores. Dans ces livres, le personnage féminin est comme une planète autour duquel le héros gravite, il essaie souvent de la comprendre, d'être ami avec elle et se rapproche toujours d'elle, d'une façon ou d'une autre, enfin vous comprendrez en lisant tout le répertoire de John Green. Sinon, Lindsey elle aussi rajoute sa touche d'humour, elle apprend à Colin à raconter de bonnes histoire, elle est dévouée, gentille et a une bonne répartie, ce que j'apprécie toujours chez des personnages.

    Enfin pour l'écriture, l'auteur est fidèle à lui-même, pas trop de descriptions, quelques phrases sorties de nul part, des références bien choisies, des petites notes qu'on adore, des a) et des b) et des c) quand il fait une énonciation, je pense que c'est sa signature, de l'humour et bien sûr des métaphores, des images, des messages. Ici c'est dur de les discerner, moi je me suis simplement dit que parfois il faut faire comme les héros, prendre la voiture et faire une virée, sans savoir ce qu'il se passera ensuite. Les gens seront oubliés tôt ou tard, mais les histoires resteront, même si elles sont modifiées, les histoires sont une manière de laisser un trace dans le monde, ce que Colin cherche à faire en inventant quelque chose d'unique, il cherche à être unique, mais en fait ce qu'il faut, c'est compter pour les personnes qui nous sont chères, on s'en fout que le monde connaisse notre existence. Mais vous comprendrez peut-être le livre différemment.
   
   Au final, le Théorème des Katherine c'est un livre drôle, un bon moyen de s'évader, de lire une histoire et de ne penser à rien, même si il y a quelques longueurs au début, un Colin un peut trop obnubilé par sa personne, mais sinon l'écriture est toujours aussi sympa et les personnages formidables.
   Oups, moi qui croyais que cette critique serait courte, désolé !